Armel Tripon vainqueur de la 1000 Milles des Sables

Le Multi50 RÉAUTÉ CHOCOLAT d’Armel Tripon a franchi victorieusement la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonne peu avant 5h30 ce vendredi matin (5h26), avec une demi-heure d’avance sur le trimaran de Thibaut Vauchel-Camus. Après quatre jours de duel intense, Armel, tout sourire, remontait le célèbre chenal.  Pour lui cette 1000 Milles des Sables aura été bénéfique à tous points de vue. Et la qualification pour la Route du Rhum est dans la poche !

 

Armel, un grand bravo pour cette première victoire de la saison…

« C’est dans la boîte, c’est beau ! Je suis super content.  Le duel avec Thibaut, qui est un mec très sympa au passage, était intense. Et ça a été tendu jusqu’au bout parce que Thibaut revenait bien sur moi dans les derniers milles. D’abord parce que forcément, comme j’avais un peu d’avance sur lui, je tombais toujours le premier dans les zones de vent faible et aussi parce que sur les dernières heures, je ne pouvais plus utiliser le petit gennaker de RÉAUTÉ CHOCOLAT : rien de grave juste un lashing (accroche) qui a cédé. Mais c’est le seul petit pépin technique que j’ai eu pendant ces quatre jours de course. Au final je termine une demi-heure devant lui. La saison ne pouvait pas mieux commencer, j’ai coché toutes les cases comme on dit. Je suis heureux !»

Qu’est-ce qui te fait le plus plaisir : la victoire, la qualification pour la Route du Rhum, l’expérience engrangée sur ces quatre jours de course ?

« Tout ! La victoire d’abord, parce que ce n’est pas tous les jours qu’on gagne une course en multicoque en solitaire. C’est forcément excellent pour le moral. La qualification pour la Route du Rhum bien sûr, c’est une bonne chose de faite. Mais je suis content aussi d’avoir vraiment joué le jeu à fond, bien navigué sans retenue. L’idée était d’être au maximum en mode régate pour acquérir de l’expérience et de la confiance et c’est exactement ce qui s’est passé dans des conditions idylliques : on n’a jamais eu de vent très forT, une mer toujours maniable, des conditions variées avec tantôt du match-race, tantôt de longs runs de vitesse. C’était top ! J’ai coché toutes les cases comme on dit, c’est très satisfaisant. »

Le bilan technique sur le bateau ?

« Il est excellent et il faut féliciter pour cela Vincent Barnaud et Matéo Lavauzelle qui ont parfaitement préparé RÉAUTÉ CHOCOLAT. Aucun souci à bord et toutes les modifications faites cet hiver sont concluantes. La casquette de protection sur le roof par exemple est un vrai bonheur : ça change tout ! Pouvoir s’abriter des embruns, du vent et du bruit c’est juste génial. Pour moi qui ai déjà traversé l’Atlantique sans cette protection sur la Transat Jacques Vabre, je peux témoigner de son grand intérêt. S’il fallait faire une comparaison, je dirais que c’est la même différence que naviguer à bord d’un bateau de la Volvo Ocean Race, très exposé, et un IMOCA du Vendée Globe, a contrario très protégé. Après, d’une manière générale, le bateau est très sain, rapide, fiable… c’est un super bateau !»

Les pilotes automatiques ?

« Grande satisfaction aussi sur ce point crucial en solitaire. Je n’ai quasiment pas barré de la course, j’ai presque tout fait sous pilote ! Et il y a forcément beaucoup d’enseignements à en tirer là aussi pour la Route du Rhum. C’est quelque chose de débouler de nuit à 30 nœuds sous pilote, comme c’était le cas entre Gijon et Guérande. Tu apprends à faire confiance, à optimiser tes réglages. Sur la remontée Guérande-Gijon, j’ai clairement attaqué, j’étais à fond sur les réglages pendant que le pilote faisait son boulot. Et c’est là que j’ai fait le break. Il y a eu de grands moments de plaisir intense.»

As-tu eu peur par moments, mise à part la fraction de seconde où tu as évité un cachalot de justesse ?

« Non !  Honnêtement, à aucun moment je n’ai eu peur. Je n’ai fait que gagner en confiance, je me suis toujours senti bien, à l’aise. C’est une des clés de l’objectif Route du Rhum : chaque mille couru te fait emmagasiner de la confiance et c’est ce qui te permet d’attaquer, d’aller chercher la performance. Après c’est à moi de fixer la limite, de trouver le bon endroit où placer le curseur. »

Thibaut Vauchel-Camus a été un valeureux adversaire. A vous rendre coup pour coup comme ça pendant presque quatre jours et quatre nuits, vous ne devez pas avoir dormi beaucoup tous les deux !

« C’est vrai… je dirais peut-être une dizaine d’heures au total depuis le départ, ce qui fait effectivement assez peu pour quatre nuits.  Là j’ai grand besoin de repos en effet ! C’est un point qu’il faut travailler aussi, mais tout est lié : en multicoque, il faut savoir aller dormir même quand le bateau file à 20 nœuds sous pilote et pour en être capable il faut naviguer encore et encore pour prendre de la confiance et connaître ton bateau, tes réglages, ton pilote le mieux possible. C’est comme tout, ça s’apprend et je suis confiant sur ce point-là aussi. Je me répète mais à tous points de vue on a bien fait de s’aligner sur cette course : il n’y a que du positif à tirer de cette première course en multicoque en solitaire ! Tous les voyants sont au vert. »

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