Très bonne entame de course pour Armel Tripon

 Black Pepper / Les ptits doudous 3e et bien placé au Sud

Très bonne entame de course pour Armel Tripon

« Black Pepper/Les Ptits doudous par Moulin Roty » est un des grands animateurs de ce début de Transat Anglaise. Deux jours après le départ de Plymouth, Armel Tripon a réussi son pari de gagner dans le sud. Son Class40 est celui qui a le plus progressé vers le bas des cartes marines. Nous avons joint Armel à bord aujourd’hui…

Armel, tu es le plus Sud de la flotte des Class40 – et c’est ce que tu voulais. On t’imagine donc satisfait de ton début de course ?
« Oui, jusqu’ici c’est propre ce que je fais. Ce n’est que le début, mais je suis content de ma trajectoire qui m’a permis de glisser sous la zone de vents faibles. Les autres sont entre 55 et 80 milles dans mon Nord. Pour l’instant je ne peux qu’être content de mon idée et de mon placement. C’était un vrai cas d’école et je ne suis pas allé dans le mur. Disons que c’est une bonne entame de course. »

Tes vitesses étaient très élevées ces dernières 24 heures. Qu’en est-il maintenant, après 48 heures de course ?
« C’est tonique, j’ai encore 30 nœuds de vent, je navigue avec un ris dans la grand voile et le petit spi. Le bateau file parfois entre 15 et 18 nœuds, j’ai fait des surfs à 21 nœuds, c’est bien… mais c’est assez exigeant ! Il faut tenir la cadence et ce n’est pas forcément simple car il y a encore entre un mètre cinquante et deux mètres de creux. Ce n’est pas toujours très confortable (rires) ! »

Une dépression très creuse sur la route. La suite ?
« Le vent d’Est que j’ai en ce moment devrait tourner assez vite au Nord-Est, ce qui me permettra d’empanner pour faire un bord vers l’Ouest (c’est chose faite cet après midi, à hauteur du cap Finisterre ndr). Il faut bien suivre le vent pour savoir quand déclencher les bons bords au bon moment. Le problème c’est plutôt la suite du secario: il y a une décision stratégique importante à prendre car une dépression assez creuse nous barre la route et il y a plusieurs idées pour la négocier au mieux. »

A quelle échéance est cette dépression, que peut-elle entraîner et quelles sont les grandes idées possibles pour l’appréhender ?
« Je ne vais pas dévoiler ici toute ma réflexion et ma stratégie. Mais sans trahir de secret, d’abord cette dépression va nous barrer la route d’ici quelques jours, ce week-end. Elle est effectivement très creuse puisque les prévisions annoncent des vents pouvant aller jusqu’à 50 nœuds et la mer qui va avec c’est à dire des creux de 6 à 8 mètres. Il faut faire attention avec ce genre de phénomène qui peut s’avérer ‘casse bateau’. On peut essayer de la négocier dans son Nord – mais si oui il faut bien choisir à quelle hauteur – ou dans son sud, mais cela rallonge forcément la route. C’est un passage délicat car il conditionnera la suite de la course. Les simulations aujourd’hui nous font passer soit au Nord des Açores – mais avec plusieurs idées qui sont plus ou moins Nord – soit carrément dans le Sud. Il faudra bien anticiper ce qu’il y a derrière cette dépression pour faire le bon choix. »

As tu réussi à te reposer un peu ?
« Un peu mieux que lors de la première nuit de course, mais ce n’est vraiment pas évident et les chocs sont parfois violents dans le bateau. Je me suis fait un peu mal en me cognant, j’ai un gros hématome mais rien de grave heureusement. Et oui, comme dans toutes les courses en solitaire, il faut bien gérer son physique et éviter de se mettre dans le rouge. Il y a des décisions importantes à prendre ces jours-ci et il faut être le plus lucide possible pour ça. »

En bref : Au pointage de 12h ce mercredi 4 mai, Armel Tripon à bord de Black Pepper/Les Ptits doudous par Moulin Roty était remonté sur le podium virtuel de cette Transat Bakerly. Il était alors classé troisième et naviguait à 12 nœuds, cap à l’ouest, au large du cap Finisterre.

© Lloyd Images
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.