Armel Tripon, la révélation à grande vitesse !

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Communiqué de Presse – Mardi 4 novembre 2014

 Route du Rhum – Destination Guadeloupe – Jour 2 : Magnifique entrée dans la cour des grands pour le skipper de For Humble Heroes. Une quarantaine d’heures après le départ de Saint-Malo, Armel Tripon a parfaitement géré l’entame, très difficile, de la Route du Rhum. Il pointe en 4e position ce mardi matin et il est même le plus rapide de la flotte : 19 nœuds. En classe IMOCA, les bateaux du Vendée Globe, il est LA révélation de la course.

« Je te préviens je vais être très bref… c’est encore chaud ce matin! » Derrière la voix d’Armel Tripon, malgré le crachotis incertain du téléphone satellite, on entend le bateau qui vibre de toute sa structure, la quille qui chante, le sifflement du vent dans les voiles. Tous les signes de la haute vitesse en mer. Une centaine de milles dans le nord du cap Finisterre, For Humble Heroes achève sa périlleuse traversée du golfe de Gascogne. A l’attaque et crédité d’un pointage que personne n’aurait promis avant le départ au seul débutant de la classe IMOCA : quatrième ! Armel a subi comme ses adversaires des conditions de mer très difficiles durant les premières 24 heures de course, au point d’en tomber malade. « J’étais malade, un vrai mal de mer » avoue le skipper de For Humble Heroes. Mais ce matin, devant lui à son vent, il n’y a plus que trois « monstres » de la série : François Gabart, Jérémie Beyou, Marc Guillemot. Des ténors incontestés qui ont gagné toutes les plus grandes courses de la planète voile, Vendée Globe, Transat Jacques Vabre et Solitaire du Figaro inclus. « Cette photo-là est vraiment sympa » sourit le skipper de For Humble Heroes, « même si ils sont à priori un peu mieux placés que moi, je ne vais pas me plaindre… »‘

Et dire qu’il cherche un sponsor…

Seul skipper à partir sans sponsor (le point d’interrogation dans sa grand voile indique qu’il est un talent à prendre pour le prochain Vendée Globe)… et pourtant quatrième de la plus mythique des transatlantiques après deux jours de course, c’est du jamais vu. Au passage, ce serait justice que la performance aiguise l’oeil avisé d’un partenaire potentiel car pour le moment la copie est parfaite ! Comme annoncé, Armel Tripon a fait le dos rond et évité toute avarie majeure dans la furie des éléments. Un tiers de la flotte des IMOCA n’a pas eu cette chance : Bertrand de Broc a abandonné, Tanguy de Lamotte et le grand favori Vincent Riou sont contraints à l’escale technique.

« Je suis heureux de ma position, mais je reste prudent car je sais que tout peut arriver à chaque instant » tempère le skipper de For Humble Heroes. « D’ailleurs, si je n’ai pas d’avarie assez grave pour me contraindre à une escale, j’ai tout de même quelques petits pépins… notamment mon pilote automatique qui ne fonctionne plus qu’en mode compas. C’est pour ça que j’ai perdu du terrain au départ et que je dois maintenant être très vigilant. » Explication : Armel doit utiliser son pilote de secours et – à la différence du pilote principal hors-service – celui-ci ne fonctionne pas en fonction de l’angle au vent du bateau mais seulement par rapport au cap qu’il veut suivre. C’est assez handicapant en solitaire (si le vent change le pilote ne peut en tenir compte… en outre cela promet très peu de temps de sommeil) mais l’histoire est beaucoup trop belle pour lâcher prise. Concentration extrême requise donc, d’autant que « la mer est encore désordonnée et il y a des grains puissants qui demandent beaucoup d’attention » raconte Armel Tripon. Comme tout le monde (13 abandons officiels et 30 arrêts au stand sur 91 concurrents au départ à ce jour), For Humble Heroes a affronté des conditions dantesques dans cette traversée du golfe de Gascogne, avec des vents soufflant à plus de 45 nœuds dans les rafales et des vagues pyramidales énormes, des creux de 6 mètres…. « Je ferai un check complet du bateau quand ce sera plus calme » annonce Armel, « mais ce n’est pas le moment… pour l’instant il faut préserver le bateau tout en allant vite vers la bordure de l’anticyclone des Açores, puis traverser une dorsale (et ses vents faibles) au mieux avant d’attraper les alizés« .

19,1 noeuds ce matin !

Chassez le compétiteur, il revient au triple galop. Armel Tripon avait juré ses grands dieux qu’il serait prudent et que son objectif principal était de terminer la course, sans pression aucune de résultat comptable. Il est toujours dans ce schéma… mais voit aussi qu’il « tient la marée » à bord de son plan VPLP-Verdier et ne va pas pour autant lâcher des milles à ses adversaires sans se battre. Ce matin, il envoie un signal (très) fort : le pointage le crédite de la plus haute vitesse de la flotte des IMOCA : 19,1 noeuds ! « Il ne faut pas s’emballer, j’étais sous un grain sans doute mais c’est vrai que ça va vite » explique le skipper de For Humble Heroes, qui récupère comme il peut de ces deux premiers jours de course très durs, au coeur d’une mer infernale et dans du vent très instable… Autrement dit les conditions que redoutent le plus les marins car il est très difficile de porter la bonne configuration de voile et d’éviter les sorties de route. Etre toujours en course après les 72 premières heures était d’ailleurs la première idée des 91 concurrents de Saint-Malo… Pour Armel Tripon, ce premier challenge est très bien engagé mais prudence, prudence… « Sous pilote de secours en mode compas, je suis obligé de fonctionner au feeling… ce sera encore agité aujourd’hui et je dois faire attention. » Croisons les doigts pour lui. Pour l’instant son « feeling », que d’autres appellent « le sens marin », fonctionne à merveille. Pourvu que ça dure !

Propos recueillis par l’agence Mer&Media

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