Armel Tripon : du rythme et de bonnes sensations

Voilà 24 heures qu’Armel Tripon est engagé dans sa première course en solitaire en multicoque à bord de RÉAUTÉ CHOCOLAT : la 1000 Milles des Sables. Joint ce matin alors qu’il naviguait à 80 milles de la marque espagnole de Gijon, Armel expliquait que RÉAUTÉ CHOCOLAT devrait la virer dans la soirée, avant de remonter plein nord vers l’Angleterre. Tout va bien à bord et  le duel avec l’autre Multi50 skippé par Thibaut Vauchel-Camus est aussi intéressant que serré…

« Je viens de croiser juste derrière Thibaut (Vauchel-Camus), je le vois devant moi. Le duel qu’on se livre avec nos deux Multi50 est vraiment sympa depuis le départ de la course ! C’est intéressant pour nous deux je pense, d’autant que nous avons des vitesses assez similaires ». Armel Tripon avait bon moral sur le coup de 10h ce mardi matin, sa première nuit de course en solo et en multicoque ayant tenu ses promesses et chaque mille parcouru faisant emmagasiner de la confiance.

Le skipper de RÉAUTÉ CHOCOLAT explique que les deux Multi50 en lice dans cette course – et qui naviguent logiquement bien devant la flotte des Class40 – ont eu des trajectoires assez différentes et que RÉAUTÉ CHOCOLAT a simplement eu un peu mois de vent que prévu de son côté. Rien d’alarmant à 80 milles de la marque de Gijon que les deux multicoques devraient virer en soirée. Ils repartiront ensuite plein nord et pourraient donc avoir à traverser de nouveau la dorsale anticyclonique synonyme de vents faibles. Les deux Multi50 font quasiment jeu égal jusqu’ici et tout va bien à bord de RÉAUTÉ CHOCOLAT, même si la nuit a été « rythmée ».

Douze empannages dans la nuit !

 

Armel explique : «cette nuit,  j’ai fait douze empannages (virement de bord vent arrière, une des manœuvres les plus exigeantes en multicoque) entre 23h et une heure du matin ! Il y a eu beaucoup de boulot, sans compter les changements de voile. Ce n’est jamais très franc les bordures anticycloniques et il faut suivre les oscillations du vent, donc faire beaucoup de manœuvres. Là, je suis assez rapide par rapport au vent qu’il y a, j’en profite pour me recadrer un peu dans l’ouest avant de redescendre vers l’Espagne (ce qui a été fait juste après cet entretien au téléphone satellite) ». Conséquence de tout ce travail à bord de RÉAUTÉ CHOCOLAT : Armel n’a pu se ménager que deux heures de sommeil au total depuis le départ des Sables d’Olonne hier, par petites tranches.

Mais au fait, comment dort-on en solitaire sur ce genre de multicoque océanique ? La réponse est : dehors ! « Je me suis installé une sorte de matelas sous la casquette de roof, je mets les écoutes dans les largueurs et j’ai des alarmes activées qui me préviennent si le vent monte ou s’il change d’angle. Je m’habitue aussi à ce genre de choses qui seront primordiales sur la Route du Rhum ».

Le vent va forcir

 

Le skipper de RÉAUTÉ CHOCOLAT se montre ravi de ce début de course. « Honnêtement, ce sont des conditions de rêve pour cette première en solitaire. J’ai de bonnes sensations, les manœuvres sont fluides, ça passe bien. J’arrive à bien faire marcher le bateau. Et c’est intéressant aussi de savoir que les conditions vont aller crescendo. » Ce que veut dire Armel Tripon, c’est que dès la nuit prochaine ou demain, en remontant vers l’Angleterre et après avoir franchi la dorsale, le vent va clairement se renforcer : «sous l’influence d’une dépression, on aura un flux d’une vingtaine de nœuds établis, autrement dit ça va monter vite jusqu’à Wolf Rock, via un grand bord tout droit. Je pense qu’on atteindra des vitesses de l’ordre de 20 nœuds et plus, ça va bien accélérer ! Ce sera sympa, mais il faudra être vigilant. C’est en prévision de cette accélération qu’il faut que je trouve des moments pour me reposer aujourd’hui. Quand le vent montera, je serai prudent bien sûr, je mettrai la toile qu’il faut, ce sera une toute autre ambiance à bord !  Pour le moment, j’espère juste qu’on n’arrivera pas trop tard devant Gijon car si ça se refroidit trop, il y a toujours un risque de vents faibles là-bas. Ce matin je n’ai que 11 nœuds de vent de nord-est, le bateau  glisse tranquillement. C’est très agréable… »

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