« Reporter le départ est une sage décision, la seule qui s’imposait ! »

Les prévisions météo s’avérant trop dangereuses pour la flotte des 138 skippers solitaires, le  départ de la Route du Rhum Destination Guadeloupe est ajourné. Initialement prévu ce dimanche 6 novembre à 13h02, il est reporté  à « mardi ou mercredi ». Pour Armel Tripon, skipper du trimaran Ocean Fifty « Les P’tits Doudous », c’est « une sage décision ». Le vent et la mer étaient incompatibles avec le fait de lancer 138 marins solitaires dans la gueule du loup. La course n’en sera que plus équitable et plus belle en milieu de semaine.

 

La course au large, ce n’est pas les jeux du cirque. Si l’on trouvera toujours des grincheux pour assurer qu’il faut toujours donner le départ d’une course à la voile quoiqu’il arrive, en général ces mêmes grincheux n’ont jamais essuyé une mer de six à huit mètres et 50 nœuds de vent de face, seuls à bord d’un multicoque, volage par définition !

En décidant de repousser le départ à « mardi ou mercredi », la direction de course de la Route du Rhum et son patron Francis Le Goff se sont rendus à l’évidence. Ils ont pris la seule mesure qui s’imposait. Les vents et la mer annoncée (50 nœuds de vent instable, 6 à 8 mètres de creux, trois passages de fronts successifs) étaient trop forts. Voilà tout. Pas de quoi fouetter un chat. Quand c’est trop gros, c’est trop gros ! Ok pour le spectacle, mais dans la mesure du raisonnable. Jouer avec la vie des marins et l’intégrité de leurs bateaux n’est jamais une bonne idée. Jamais !

 

« La seule décision qui s’imposait » 

« C’est une sage décision » commente sans détour Armel Tripon, skipper de l’Ocean Fifty Les P’tits Doudous, et vainqueur de la dernière Route du Rhum dans cette catégorie des trimarans de cinquante pieds. Armel Tripon, en lice sur un bateau particulièrement exposé, très peu protégé de la mer, est accessoirement mari et père de trois enfants… Le simple bon sens s’est imposé.

Alors oui, évidemment reporter un départ est une décision spectaculaire et toujours pénalisante pour les sponsors, les marins, les spectateurs. Armel Tripon ajoute : «  En même temps, nos sponsors viennent aussi pour ces valeurs : l’humilité et le respect face à la nature ! Ce report en est l’illustration. Francis Le Goff a pris la seule décision qui s’imposait. En outre, il doit composer avec une flotte dans laquelle il y a aussi des amateurs. Ce qui est à peu près sûr, c’est que de toutes façons aucun skipper n’aurait suivi le routage qui faisait monter jusqu’en Irlande pour avoir une petite chance d’échapper au plus gros du mauvais temps ! »

Au final, que ce soit la nature, le vent et l’état de la mer qui décident est finalement assez logique… et très sain. Car sportivement parlant, qu’aurait valu une course où la moitié de la flotte aurait forcément choisi de s’abriter dans des ports en laissant passer le mauvais temps pendant deux à trois jours ? Pas grand-chose, voire rien du tout. La nature a imposé sa loi, voilà tout. La course n’en sera que plus équitable et plus belle à partir du milieu de semaine. Rendez-vous mardi !

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