Armel Tripon avec le staff L'Occitane en Provence
Ce n’est pas du tout anodin de rencontrer pour la première fois l’ensemble des salariés d’une entreprise qui vous accorde sa confiance pour un défi aussi immense que le Vendée Globe. Cette semaine s’achevait à Paris, au siège France, ma tournée chez l’Occitane en Provence. Après Manosque et Lagorce, les deux sites de production, Genève le siège international, je bravais le chaos ferroviaire pour partager mon univers et tenter d’embarquer dans cette folle aventure toutes les équipes et découvrir en retour un nouveau monde, celui de la cosmétique.

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Après 9 mois de chantier, il est l’heure pour le chantier nantais, Black Pepper Yachts, de dévoiler l’Imoca L’Occitane, skippé par Armel Tripon. C’est désormais dans un peu moins d’an, qu’Armel prendra le départ du Vendée Globe à la barre de son nouvel Imoca « L’Occitane », foiler de dernière génération. Premier Vendée Globe pour Armel, Premier Imoca dessiné par Sam Manuard, construit par Black Pepper Yachts, et sponsorisé par l’Occitane.

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Découvrez en vidéo le vol avec l'ETF26 L'Occitane !

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C’est quoi un Easy To Fly ?  Découvrez en vidéo le vol avec l’ETF26 L’Occitane !

Retour sur un Bol d’Or hallucinant !

Dans la vie de coureur au large il y a deux Graal ! Le Vendée globe et le Bol d’Or ! Je pensais commencer par le plus facile ! Erreur. Parti samedi matin à 10H pour 70 M de course sur le lac Léman, accompagné d’Adrien Geiger et Vincent Barnaud, nous avons bataillé 18h durant sur l’ETF26  L’OCCITANE, pour venir à bout de cette édition incroyable.
Nous étions 6 concurrents dans cette catégorie de multicoques volants et plus de 400 bateaux au départ de cette classique genevoise.
Tous 3 découvrions cette course, ce lac si versatile et piégeant et notre enthousiasme était à la mesure de cet événement.  L’excitation est palpable, nous savons que ça sera long et rythmé.

La course s’est disputée jusqu à la moitié du parcours ( soit 35 milles )avec des conditions classiques  du lac ; petits airs,  pas de vent du tout et changement de rythme incessant. Jamais un bord plus de 20 minutes avec le même vent…La règle sur le Léman, c’est qu il n’y a pas de règle!! Tu pars à droite et ça passe à gauche, tu renvois à gauche bing ça passe à droite ! Une règle pourtant allait primer, être patient et attendre son heure! La notre est arrivée vers 17h quand l énorme orage que nous attendions tous ,a balayé toute la flotte avec une violence inouïe. Plus de 65 nœuds enregistrés en l’espace de quelques minutes. Soudain , plus de ciel, plus d’horizon, les rives verticales du lac disparaissent dans les ténèbres. Alors que  nous volions à plus de 25 nœuds quelques instants avant , nous sommes sous grand voile seule à la cape ,dans la tempête, au vent des falaises. Notre sens marin a primé et nous avons réussi à garder le bateau à l’endroit sans rien casser. En moins d une heure plus de 100 bateaux abandonnaient, une vingtaine chaviraient, démâtaient, ou cassaient leur gouvernails ! L hécatombe ! Dans le grain qui dura 1/2h sous les rafales nous faisions le gros dos, tous 3 casques et fouettes par les rafales violentes, pesant de tout notre poids sur le flotteur  au vent pour empêcher le cata de se retourner comme une crêpe! A la première accalmie nous affalions la Grand voile, puis à la deuxième repartions sous foc seul slalomant entre nos concurrents retournés et malheureux…drôle d ambiance de course…puis   quelques minutes plus tard la pétole régnait à nouveau ,jouant avec nos nerfs … jusque sur la ligne d arrivée que  nous franchissons à 4h21, soit après plus de 18heures de régate. Heureux  de finir deuxième ETF26 , à quelques minutes du premier. Notre premier bol d or aura été épique et fort en sensation.

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L’Occitane prend la mer pour la beauté de la nature !

L’Occitane prend la mer pour la beauté de la nature !

Au-delà d’un sponsoring classique, L’OCCITANE en Provence et deux skippers de haut niveau, Matthieu Vincent (Mini Transat La Boulangère) et Armel Tripon (Vendée Globe), ont décidé de s’associer et d’allier leur force pour relever un défi écologique vital pour la planète. Il s’agit pour eux de mettre leur notoriété et leurs compétences au service des océans. Ensemble, réduisons nos déchets.

« Chez L’Occitane en Provence, nous innovons sans cesse afin de surprendre nos clients avec de nouveaux produits, de nouvelles expériences. Comme Matthieu Vincent et Armel Tripon, nous cherchons à avoir une longueur d’avance. Cela exige pour nos équipes d’avoir des qualités, des compétences similaires à celles de sportifs de haut niveau. Outre la passion pour le dépassement, nous partageons aussi un engagement identique et viscéral pour la protection de l’environnement. Ce qui nous a incité à unir nos forces, nos talents, pour une nouvelle aventure humaine, LE NETTOYAGE DES OCÉANS. »

Adrien Geiger
Directeur de la Marque L’Occitane en Provence

LES AVENTURIERS DE LA NATURE
DEUX ENTREPRENEURS, DEUX NAVIGATEURS – QUATRE HOMMES ENGAGÉS
Ils mettent leur notoriété et leur compétence au service des océans

Quand Olivier Baussan fonde L’Occitane en Provence en 1976, il s’aventure sur un terrain cosmétique vierge. Aujourd’hui, Adrien Geiger, lui donne toute sa dimension internationale : la Marque est présente dans plus de 90 pays ! L’audace de ces deux hommes, leur esprit de compétition et leur volonté de réalisation sont exactement ceux de Matthieu Vincent et d’Armel Tripon. Ces deux skippers, qui vont, en solitaire et sans assistance technique, pour l’un traverser l’Atlantique, pour l’autre faire le tour du monde sans escale, accomplissent des prouesses sportives incroyables, repoussent sans cesse leurs limites, en étant au plus près de la mer, de sa beauté, et de sa fragilité. Proches des éléments, ils le sont, exactement comme L’Occitane en Provence l’est de la nature qu’elle révèle. C’est pourquoi, au-delà d’un sponsoring classique, L’Occitane en Provence et ces deux skippers ont décidé de s’associer et d’allier leur force pour relever un défi écologique vital pour la planète. Ils vont mettre leur notoriété et leur compétence au service des océans.

LE CHALLENGE AQUATIQUE

Agir pour les océans, c’est être acteur de la transition écologique et c’est désormais une responsabilité sociétale. Les skippers, qui ont la mer comme terrain de jeu, connaissent plus que quiconque l’urgence d’intervenir, mais ont encore besoin de porte-voix pour se faire entendre. C’est là que L’Occitane en Provence intervient et qu’une nouvelle aventure commence pour la Marque qui n’a de cesse de participer activement à des programmes innovants afin de trouver des solutions d’avenir pour ses produits. De façon soutenue et concrète, en 2019 et en 2020, L’Occitane soutient le No Plastic Challenge pour nettoyer les plages, participe à la collecte et au recyclage du carbone et la compensation de l’impact carbone par des plantations d’arbres. Dans cette même démarche, la Marque est l’un des plus importants sponsors de Plastic Odyssey et a choisi de collaborer pour ses flacons avec Loop Industries, le fournisseur principal de plastique PET vierge 100% recyclé. Des opérations de nettoyages de plages effectuées par les salariés du Groupe et les skippers partenaires vont également voir le jour dès le mois de mai, en France et en Angleterre.

L’ÉCOLOGIE, UNE PASSION L’OCCITANE

Depuis sa création, l’écologie a toujours été une valeur de cœur de L’Occitane en Provence. Il n’y a jamais eu de sacs plastiques distribués en boutiques, les flacons vides ont été collectés dès les années 90 pour être recyclés, et aucun colorant n’a jamais été ajouté dans les formules. Cette économie circulaire est plus que jamais au coeur des priorités. D’ici 2025, la marque réduira de 50% son utilisation de matières plastiques. Déjà, 84% des produits en plastique sont recyclables en boutiques. Tous ceux qui ne le sont pas, seront supprimés d’ici 5 ans. Des services de recyclage sont implantés en boutiques en partenariat avec TerraCycle et d’ici 2020, soit dans un an, 25 Éco-recharges au total seront proposées à la vente.

DEUX AVENTURES AUX COULEURS DE L’OCCITANE

MATTHIEU VINCENT PREND LE LARGE AVEC LA MINI-TRANSAT LA BOULANGÈRE

Septembre 2019
À 28 ans, cette transatlantique est la première de ce jeune architecte naval. Il bravera la mer, de La Rochelle à Le Marin en Martinique, à bord d’un voilier de 6,50 mètres de long, l’un des rares bateaux de la course à utiliser uniquement l’énergie solaire et à ne pas avoir recours à l’énergie fossile pour subvenir aux besoins énergétiques du bateau. Cette course est un challenge pour les jeunes skippers par la petite taille de ces voiliers. Réputée pour les obliger à tester leurs capacités de résistance, ils y gagnent leurs galons de navigateur solitaire.

ARMEL TRIPON S’ENGAGE DANS LA COURSE AU LARGE DU VENDÉE GLOBE

Novembre 2020
Baroudeur des océans, il n’est autre que le vainqueur de la Route du Rhum 2018 en catégorie Multi50 ! Il va s’attaquer en 2020 à “l’Everest de la voile” soutenu par L’Occitane. Cette course mythique est réputée pour exiger des bateaux une technologie de pointe et des matériaux performants. C’est sur un Imoca 60 IMOCA Globe Series que ce marin prendra le départ aux Sables-d’Olonne l’année prochaine : un vrai “bolide” qui assurera, comme l’espèrent la Marque et le skipper, de grandes prouesses.

Armel Tripon vainqueur de la Route du Rhum en Multi50 !

Armel Tripon vainqueur de la Route du Rhum en Multi50 !

Armel Tripon vient de remporter la Route du Rhum en catégorie Multi50 ! Le trimaran RÉAUTÉ CHOCOLAT a franchi la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) ce jeudi 15 novembre 2018 à 21h 32 minutes et 40 secondes (heure française), après 11 jours 7 heures 32 minutes et 40 secondes en mer. En prime, Armel est troisième sur les 123 bateaux au départ. Quel exploit magnifique !

Armel Tripon a gagné la plus mythique des transats, la Route du Rhum ! Tout simplement magnifique. Deux ans seulement après son arrivée sur le circuit Multi50, le skipper de RÉAUTÉ CHOCOLAT a terminé le travail avec panache, en signant un tour de la Guadeloupe express, n’étant freiné qu’au sud-ouest de l’île. Il fallait le voir débouler encore à 20 nœuds après la Tête à l’Anglais pour mesurer cet exploit dessiné… avant le départ de Saint-Malo avec son équipe de routage.

Armel Tripon avait délibérément décidé de faire une route très sud, considérant que cette option était la seule permettant d’atténuer les effets des grosses tempêtes annoncées. Il a eu du cran, aussi, quand devant Lisbonne il s’en est allé à la rencontre d’un énième coup de tabac. Quelques heures de souffrance, puis la plongée en escalier vers le sud pour y obtenir ce qu’il cherchait : les grandes glissades au vent portant dans l’alizé. Ce fut dur, exigeant et on résume trop rapidement cette course car pour le moment l’heure est à la délivrance, à la fête, aux retrouvailles avec l’équipe, la famille, les amis…

Dans la chaleur caraïbe, Armel peut lever les bras, rire, sabrer le champagne, profiter des proches et du public venus en nombre pour l’acclamer. Allant au bout de lui-même, jusqu’à en avoir des hallucinations de fatigue encore hier, le skipper de RÉAUTÉ CHOCOLAT vient de signer un exploit immense, le genre de grande victoire qui reste dans les mémoires pour toujours. Bravo !

Les premiers mots d’Armel Tripon au ponton : « J’ai le sentiment d’avoir fait le job »

« C’était une superbe course, réalisée grâce à une super équipe. Ce beau projet construit depuis 2 ans aboutit sur une belle victoire. C’est la victoire d’un tout, cela nécessite de l’engagement, de la préparation. Ça ne se gagne pas seulement sur l’eau mais grâce à tout le travail fourni en amont. Je remercie vraiment mon partenaire ! Cette 3e place au scratch est extraordinaire, finir derrière deux Ultimes, mais c’est la cerise sur le gâteau ! Je venais pour gagner en Multi50 et j’ai réussi à saisir une opportunité. C’est une super nouvelle pour la classe Multi50 et pour mon partenaire RÉAUTÉ CHOCOLAT.

Concernant ma trajectoire, il était hors de question que j’aille dans le nord. Ce n’était pas mes conditions et j’ai tout fait pour cravacher dans le sud. Mon équipe m’a proposé de m’arrêter, comme Lalou Roucayrol, mais il y a un petit trou de souris qui m’a permis de passer. Selon moi, le passage du Golfe de Gascogne a été prépondérant pour la suite de la course car les trois autres n’ont pas eu d’autre choix que de passer au nord : la fenêtre s’est fermée devant eux.

 

Je suis allé très loin dans la fatigue car ce sont des bateaux extrêmement fatigants, nerveusement exigeants quand on veut le faire avancer vite, et les conditions ces derniers jours n’ont pas été évidentes. Je suis allé un peu loin parfois en termes de fatigue et la dernière nuit, je ne savais pas où j’habitais ! J’ai eu une sorte de trou noir pendant quelques heures et je me demandais s’il y avait du monde à bord ! Je me demandais aussi ce que je faisais là ! Là, la transition est très brutale. Il y a encore 15 minutes j’étais tout seul à bord à régler mes voiles et me voilà ici avec un incroyable accueil. C’est la première fois que je vis ça, je suis super heureux ! »

La victoire en chiffres

Armel Tripon a franchi la ligne d’arrivée ce jeudi 15 novembre à 16h 32 minutes et 40 secondes heure locale de Pointe-à-Pitre et à 21h 32 minutes et 40 secondesen heure française. Son temps de course est de 11 jours 7 heures 32 minutes et 40 secondes. Sur la route directe (3542 milles) cela représente une moyenne de 13,04 nœuds. Mais en réalité, Armel a parcouru 4 563 milles sur l’eau (la route sud est beaucoup plus longue que la route directe) soit une moyenne de 16,8 nœuds.

Il a franchi la ligne d’arrivée 3 jours 17h 10 minutes et 53 secondes après le vainqueur en Ultime Francis Joyon.

Christian Buton, Président Général de RÉAUTÉ CHOCOLAT

« Cette victoire est une magnifique récompense pour RÉAUTÉCHOCOLAT, pour Armel, pour nos équipes, pour ceux qui nous suivent et nous accompagnent depuis 2 ans…La Route du Rhum est pour nous un véritable aboutissement et qu’elle puisse se conclure ainsi donne encore plus de sens à l’aventure que nous avons construite avec Armel, qui a réalisé une course incroyable, avec humilité, courage et envie. »

Le skipper de RÉAUTÉ CHOCOLAT raconte avoir passé sa pire nuit de la transat, à gérer un vent et une mer forts, des grains… Avant d’espérer gagner, demain, il faut d’abord arriver, et le chavirage du Multi 50 de  Lalou Roucayrol il y a quelques heures rappelle que l’exercice du multicoque en solitaire est périlleux. Plus que jamais, la prudence est de mise à bord de RÉAUTÉ CHOCOLAT attendu demain jeudi en Guadeloupe.

« Le chavirage de Lalou me fait froid dans le dos ! J’espère qu’il va bien et que les secours arriveront vite pour le récupérer ; ça met forcément un coup au moral, on est à bord des mêmes bateaux… J’essaie de naviguer le plus en sécurité possible mais ce n’est pas simple, car si je suis trop lent je subis la mer. Le dosage n’est pas simple. » Joint ce midi, Armel Tripon raconte avoir vécu « ma pire nuit de toute la transat ! J’en sors, je crois, mais ça a été très tendu : je me suis pris 35 nœuds de vent dans une mer agitée, peut-être 2 à 3 mètres de creux. C’est copieux, c’est tout sauf les vacances pour finir ! »

« Des surfs de malade »

Le skipper de RÉAUTÉ CHOCOLAT poursuit : « Le bateau partait dans des surfs de malade à plus de 30 nœuds,  il montait dans les vagues, faisait des sauts de dingue. J’ai passé toute la nuit aux écoutes, très tendu… Je n’ai pas envie de faire chapeau (chavirer) ! J’ai pris bien plus que dans le golfe de Gascogne… Et quand je croyais que c’était terminé, j’ai repris une autre cartouche encore à 35 nœuds ! Autant dire que j’ai vraiment hâte d’arriver et que pour ça il faut que je reste ultra concentré. La course n’est pas finie ! »

La grande victoire promise va se mériter et Armel a logiquement levé le pied ce matin en naviguant bien en-dessous de ce que son trimaran lui permettrait en théorie. Il lui reste 500 milles à couvrir et les ETA sont difficiles à prévoir, compte tenu justement de ce ralentissement volontaire. On parle maintenant d’un passage à la tête à l’Anglais, au nord de l’île, « peut-être entre 10h et 15h locales demain jeudi », soit entre 15 et 20h en France. A prendre avec prudence, puisque s’il accélère de nouveau – ou ralentit encore – il faudra une fois de plus recalculer le moment où il pourra enfin envisager la délivrance, cette grande victoire qu’il mérite amplement.

Réauté Chocolat a franchi ce mardi matin à 5h30 le jalon symbolique du dernier millier de milles à couvrir avant l’arrivée à Pointe à Pitre, prévue jeudi. Son avance a encore augmenté : plus de 400 milles à 900 milles du but ! Reste 48 heures de concentration intense à assurer pour, on l’espère, aller chercher une immense victoire aux Caraïbes.

Tous les voyants sont au vert pour le skipper du Multi50 Réauté Chocolat ! Calé sur la route directe, chaque mille parcouru sur la surface de l’Atlantique est efficace vers l’arrivée avec l’indicateur que les coureurs au large adorent : une VMG à 100% (velocity made good). Ce matin par exemple, il est flashé encore à 19 nœuds de vitesse surface et au même chiffre en VMG. C’est juste parfait et si on n’a pas pu le joindre en mer, on l’imagine toujours aussi serein. Il faut bien l’avouer, son avance est maintenant très confortable, avec des adversaires qui ont grosso modo deux fois plus de chemin à parcourir que lui pour avoir droit à leur premier verre de Rhum aux Caraïbes.

48 heures pour… gagner !

« Encore faut-il arriver » tempérait Armel  hier, toujours prudent dans un alizé forcément plus instable avec la température qui augmente. Gare aux surventes, aux éventuels grains… surtout ne pas se relâcher et rester concentré. Le multicoque en solitaire est un exercice de haute voltige mais surtout qui exige de ne jamais relâcher son attention une seule seconde. Francis Joyon et Françis Gabart ont bien expliqué, après leur arrivée d’anthologie, qu’ils ont passé la semaine les écoutes à la main en permanence, afin d’être près à choquer si le bateau lève trop la patte. Armel Tripon nous le répétait encore hier  – « je fais gaffe… » – juste après avoir pris la sage décision d’utiliser une voile de portant plus petite (le gennaker de capelage) afin de limiter les risques. Ne pas aller chercher les trop hautes vitesses, ne pas se mettre en danger inutilement, bien gérer l’avance sans être trop gourmand…

Reste le bonheur, la glisse et forcément l’impatience d’arriver  – dans la journée de jeudi – après le dernier obstacle que sera le tour de l’île de la Guadeloupe et ses dévents parfois traitres pour le marin fatigué. Reste encore la motivation d’essayer d’être le troisième bateau à arriver en Guadeloupe derrière les deux monstres Francis Joyon et François Gabart.  Le premier IMOCA, celui d’Alex Thomson, est logiquement le seul à pouvoir lui contester cet honneur. Depuis 24 heures, l’écart entre eux est stabilisé à environ 130 milles au profit de Réauté Chocolat. Mais il ne faut pas se tromper : ce n’est qu’anecdotique car le grand enjeu c’est bel et bien de conclure en beauté en allant chercher  une sublime victoire en Multi50, seule classe au passage où il n’y a eu aucun abandon pour le moment. Pour ça, pour gagner,  Armel doit assurer encore pendant 48 heures, continuer à être très, très bon. C’est le cas depuis le départ de Saint-Malo. Pourvu que ça dure !

RÉAUTÉ CHOCOLAT n’est plus qu’à 1200 milles de l’arrivée à Pointe-à-Pitre, prévue dans la nuit de mercredi à jeudi. Armel Tripon a encore augmenté son avance aujourd’hui : 360 et 370 milles sur Thibaut Vauchel-Camus et Erwan Le Roux, respectivement deuxième et troisième. L’alizé s’est renforcé et il faut « faire gaffe » dit Armel… qui n’oublie pas de rendre hommage à Francis Joyon et François Gabart, les deux seuls marins déjà arrivés à Pointe à Pitre au terme d’un final à grand suspense.

Armel, as-tu pu suivre l’arrivée des deux Ultimes ?

« Oui, quel finish de fous ! C’est évidemment très cruel pour François. Mais il est jeune, il en a déjà gagné plein et il en gagnera encore beaucoup d’autres. Et il ne faut pas oublier que c’est déjà un exploit qu’il ait réussi à emmener son bateau blessé de l’autre côté ! Il ne faut pas oublier de le féliciter. Quant à Francis, quel immense marin ! Faire ça la soixantaine passée, avec une toute petite équipe technique et mener son bateau comme il l’a fait, c’est beau. J’ai un immense respect pour ce grand Monsieur de la course au large. C’est une légende, Francis ! Et puis quand je le vois, je me dis que si je persévère aussi, je peux avoir une belle vingtaine d’années devant moi sur des bateaux à voiles, ça m’arrange !  »

Revenons à ta course…

« L’alizé s’est renforcé comme prévu et on continue d’engranger les milles. C’est bien. Je me suis bien reposé pour attaquer cette partie du parcours, parce qu’il faut encore plus de vigilance vu que le vent se renforce et devient moins stable. Il faut faire gaffe et je fais gaffe… »

Comment ?

« Là, j’ai mis le petit gennaker de capelage, une voile pour le vent portant moins grande, pour résumer. C’est plus sage. Mais pour donner un exemple, avec mes routeurs on a décidé de ne pas aller chercher des vitesses au-delà de 20 nœuds. J’essaie de respecter cette limite-là, alors qu’en prenant un petit peu plus de risques, je pourrais tartiner à 25 ou 26 nœuds. Mais c’est plus sage d’en garder sous le pied, la grande question est de rester lucide et le plus reposé possible. Pour le moment c’est mon cas. »

Avec tes concurrents relativement loin maintenant, est ce que la possibilité d’arriver troisième au scratch en Guadeloupe est une motivation de plus ?

« La course n’est pas finie déjà mais oui, il est hors de question que je finisse derrière l’Anglais (rires) ! (ndr : Armel évoque le leader en monocoque IMOCA, Alex Thomson qui évolue une centaine de milles derrière lui.) Je plaisante, mais plus sérieusement je me donne ça comme petit objectif, pour pimenter un peu le jeu. Mais je n’oublie pas évidemment la priorité qui est bien d’essayer de la gagner cette Route du Rhum. Et l’arrivée entre Francis et François prouve qu’il vaut mieux avoir un solide matelas d’avance, d’autant que pour moi aussi on se dirige probablement vers une arrivée de nuit et que le tour de l’île peut donc également être compliqué. »

Et à part ça la vie est belle à bord de RÉAUTÉ CHOCOLAT ?

« Le comportement du bateau m’impressionne toujours autant. C’est beau comme il glisse. C’est vraiment un super bateau ! Je viens de me faire un couscous, je prends soin de ma petite personne… et il commence à faire vraiment chaud ! »

Le skipper du trimaran RÉAUTÉ CHOCOLAT est à quatre jours de l’arrivée à Pointe-à-Pitre, envisagée maintenant dans la nuit de mercredi à jeudi. Parfaitement calé dans les alizés, sur la route directe, il file à 20 nœuds de moyenne. Son avance sur les nordistes a doublé en 24 heures : de 150 à 300 milleS ! Mais Armel garde la tête froide. L’arrivée est encore à 1700 milles et la vigilance est de mise.

 

Armel, hier tu avais 150 milles d’avance sur tes adversaires nordistes, vingt-quatre heures plus tard tu en as 300. Explique-nous…

« C’est sûr qu’on engrange du mille en ce moment ! Eux doivent descendent vers le sud-ouest, pendant que moi je fais route directe à 20 nœuds donc c’est mathématique, ma VMG (vitesse efficace vers le but) est meilleure et donc on creuse sur eux, d’autant plus que je vais vite. C’est bon à prendre parce que j’ai l’expérience de la Drheam Cup où j’avais aussi de l’avance et je me suis fait avoir au final… Pas question de renouveler l’expérience ! En plus, je sais bien aussi lors du tour de la Guadeloupe tu peux vite fait ‘cramer’ un matelas de 100 milles. Donc je ne me relâche pas tout en naviguant safe. C’est toujours la même histoire de curseur entre vitesse et sécurité. »

Comment s’est passée ta nuit ?

« J’ai eu un alizé un peu plus fort que prévu, ça contribue aussi à creuser l’écart en ma faveur. La nuit a été un peu tendue, un peu mouvementée, avec le vent qui est monté jusqu’à 27 nœuds alors que j’étais sous grand gennaker. Donc j’ai roulé un peu, fait deux ou trois manœuvres, c’était rythmé mais j’ai quand même réussi à bien me reposer. »

Physiquement tu as repris du poil de la bête ?

« Je vais dix fois mieux qu’il y a encore deux jours, rien à voir ! J’ai vraiment bien récupéré du début de course qui avait tiré à fond sur l’organisme. Je ne dirais pas que je suis à 100%, mais vraiment pas loin ! Les voyants sont au vert aussi de ce côté-là et tant mieux parce que je vais en avoir besoin pour être le plus lucide possible, gérer le mieux possible mon avance. Cette nuit j’ai remis des milles à Alex Thomson (qui navigue derrière lui dans une autre catégorie de bateaux, les IMOCA) et ça fait plaisir aussi parce que si je peux arriver troisième au scratch dans quatre jours derrière les Ultimes de Francis (Joyon) et François (Gabart), ce serait une belle cerise sur le gâteau, même si c’est anecdotique ! Quel final entre Macif et Idec, ça va être tendu jusqu’au bout ! François a sûrement un problème technique et Francis lui met une pression de dingue ! Si ça se trouve ça va se jouer autour de l’île cette affaire-là. »

Tu gères un peu plus en sécurité la vitesse du bateau ?

« Un petit peu, oui. Je me contente de 20 nœuds de moyenne, même si parfois je pourrais aller un peu plus vite. Je navigue un peu plus bas, j’ouvre les voiles un peu plus, je n’hésite pas à prendre un ris quand le vent monte. Pour espérer un bon résultat, il faut d’abord arriver de l’autre côté et ce n’est pas le moment de faire de bêtises ! Ce serait une grosse erreur de croire que c’est déjà gagné. On sait bien que tout peut arriver à encore 1700 milles de l’arrivée : avoir un problème matériel, taper un OFNI, voire un autre bateau de plaisance ou de commerce. Cette nuit j’ai doublé un bateau qui n’était pas visible sur l’AIS, ça fait drôle ! La probabilité est faible mais elle existe… donc je fais très attention. »

 Quelles conditions attends-tu pour les heures qui viennent ?

« L’alizé va se renforcer à 25 nœuds et les derniers jours vont être plus musclés à partir de ce soir. Je me prépare à ça :  je vais réduire la toile et changer de voile d’avant ; on a fait spécialement pour cette course un petit gennaker de capelage (c’est-à-dire qu’il ne va pas jusqu’en haut du mât) qui devrait bien me servir maintenant pour naviguer stable, toujours rapide et en sécurité. Je m’y prépare sereinement, aujourd’hui, tous les voyants sont au vert et je veux continuer à naviguer le plus proprement possible. Ce qui passe par bien gérer le bonhomme, bien récupérer, bien manger et naviguer rapidement mais pas furieusement, comme on dit souvent. »

Quel jour penses-tu arriver à Pointe-à-Pitre ?

« A priori dans la nuit du 14 au 15 novembre, quelque chose comme ça. Mercredi soir ou jeudi matin. »